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DES VOITURES BLEUES. OUI, MAIS LESQUELLES ?
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Posté le 2008-05-11 12:16:35 par Guy |
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Il était un temps où les voitures de course françaises se devaient d’être bleues, les italiennes rouges, les anglaises vertes, les allemandes grises, les américaines blanches à rayures bleues etc ...
C’était avant l’arrivée des sponsors.
Dans la suite de cet article vous allez découvrir où pouvoir mettre des images sur des noms : Bugatti, Delage, Talbot Lago, Matra et … Gordini.
Et oui, dès que l’on parle de sport automobile français, Amédée n’est jamais très loin.
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La première référence est bien sûr Bugatti
A partir du Grand Prix de l’ACF de Lyon de 1924 et avec l’apparition du modèle Type 35 , la Bugatti devint l’arme absolue : environ 2000 victoires en quelques années.
Les caractéristiques de base : 8 cylindres en ligne 2000 cm3 avec compresseur, 1 arbre à came en tête, 3 soupapes par cylindre ( deux à l’admission, une à l’échappement ).
La puissance allait de 95 à 140 CV suivant la version et le niveau de préparation, la vitesse de 160 à près de 210 km/h !
Au fil des ans le Type 35 évolua en 35B, 35C, 37, 44, 51.
Ces modèles firent le bonheur des gentlemen driver qui pouvaient courir avec les mêmes voitures que les pilotes professionnels.
L’hégémonie des Bugatti durera jusqu’au début des années 30.
Delage
Un nom qui vous dit peut-être vaguement quelque chose.
Et pourtant avec ce modèle, la Type 15S8 dite « la 1500 » , Louis DELAGE va devenir champion du monde des constructeurs en 1927 avec comme pilote, le français Robert BENOIST qui deviendra lui aussi
champion du monde en gagnant tous les Grands Prix de la saison.
Des caractéristiques et performances comparables aux Bugatti : 8 cylindres en ligne de 1488 cm3, carburateur horizontal suralimenté par 2 compresseurs, 2 arbres à câmes en tête et 2 soupapes par cylindre, 170 CV à 8000 trs/mn et une vitesse de 210 km/h, une boîte de vitesse à 5 rapports ( avec 5ème surmultipliée ) et un levier de vitesse ( boule noire à gauche du volant ) avec rotule sur la boîte.
Delage produisait également et avant tout des modèles de luxe.
« Rapide et silencieuse, elle passe, c’est une DELAGE … ».
Tel était le slogan publicitaire de cette marque qui créée en 1905 disparue en 1953.
Talbot-Lago
Cet exemplaire est un modèle T26GS de 1950.
Cette voiture à l’esthétique particulière participait aussi bien à des Grands Prix qu’à des courses pour voitures de sport.
Maurice TRINTIGNANT et Louis ROSIER participèrent au Grand Prix de Monaco de 1952 ouvert cette année là aux voitures de sport, mais ils abandonnèrent. Avec une carrosserie différente, ce modèle participa aux 24 heures du Mans 1951 et 1952 avec au volant Louis ROSIER et … Juan Manuel FANGIO.
C’est un certain Lord Talbot qui donne son nom à la marque en 1902. Au fil des associations le nom évolua en Clément-Talbot, Talbot Sunbeam ou encore Sunbeam-Talbot-Darracq ( STD ) .
La gamme concurrençait directement les Delage et autres Delahaye, avec donc des modèles luxueux et sportifs. Suite à la crise économique du début des années 30 STD est dissout et racheté en 1934 par Anthony Lago, pour donner naissance à la marque Talbot- Lago.
C’est dans l’immédiat après-guerre que Talbot-Lago s’illustre en compétition avec en particulier une victoire au 24 Heures du Mans 1950.
Malgré cela Talbot-Lago subira le même sort que de nombreuses marques de l’époque et se fait racheter par Simca en 1958. Le groupe PSA tente en 1979 le coup de ressusciter la marque Talbot, mais elle disparaît de nouveau en 1986. Sûrement pour de bon.
Matra. Le frère ennemi
Au cours des années 60 Alpine et Matra se disputèrent la place de leader du sport automobile français.
La confrontation eut lieu aussi bien sur les circuits que dans les couloirs ministériels.
Matra gagna la bataille décisive des coulisses et remporta le titre de champion du monde des constructeurs F1 en 1969 ainsi que les 24 Heures du Mans en 72,73 et 74, Alpine se « contentant » de régner sur les routes.
Ce modèle n'est pas un des plus prestigieux de la gamme Matra en monoplace. C'est une MS120C de 1971.
Les belles années de Matra en F1 sont passées. Malgré le V12 Matra qui fera ses preuves en endurance, les performances de cette voiture n’ont jamais été à la hauteur de la concurrence. A son volant Chris Amon abandonna à Monaco, fît 3ème en Espagne et gagna quand même le Grand Prix de Buenos-Aires mais c’était une épreuve hors championnat.
Gordini
Les plus anciens ou les plus érudits d’entre vous savent que la carrière d’Amédée Gordini n’a pas seulement commencé en 1957 avec la Dauphine Gordini, mais peut être que les plus jeunes l’ignorent.
Emigré italien, Gordini débarque en France en 1925 et apprend la mécanique. Il s’installe très vite dans un local en face des usines Talbot à Suresnes.
En 1929 son affaire s’agrandit : il devient agent Fiat et dispose d’un banc d’essais pour tester ses premiers travaux sur les moteurs.
C’est à partir de 1930 que Gordini s’intéresse à la compétition et court avec ses Fiat personnelles des épreuves telles que Paris-Nice et le Bol d’Or. Il a 31 ans.
En 1936 Gordini s’associe à un certain Henri Théodore Pigozzi qui créait Simca dont l’activité n’est autre que d’assembler et de commercialiser des Fiat en France. A partir de ce moment Gordini courra plus souvent sur des Simca que sur des Fiat.
Après la défaite de 1940 Gordini s’installe dans une station service au Boulevard Victor et y organise ses ateliers désormais célèbres. Il faudra attendre la fin de la guerre pour retrouver Amédée Gordini en compétition.
Il courut par exemple sur une Gordini Type 15 de 1946. Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué sur la calandre l’emblème à l’hirondelle de Simca.
Mais c’est surtout avec une Gordini Type 11 également de 1946 qu’il remporta les Grands Prix de Marseille, Nantes et Dijon de la même année ! Cette voiture continua sa carrière aux mains de Maurice TRINTIGNANT qui gagna les Grands Prix de Perpignan 1948, Angoulême 1949 et finit 4ème au Grand Prix de Monaco 1948.
Gordini ne se contente pas de construire des monoplaces et produit également des voitures de sport.
Un des plus beaux spécimens est la Gordini Type 23 S datant de 1952. Elle est équipée d’un 6 cylindres de 2262 cm3. Il est intéressant de savoir que le chassis date en fait de 1948 et était équipé à la base d’un 4 cylindres de 1499 cm3 et s’appelait Type 15S.
Cette voiture fut pilotée par le niçois Jean BEHRA aux 24 Heures du Mans 1952.
Hélas le soutien financier de Simca s’amenuise et Amédée Gordini doit faire face à des difficultés financières. Les résultats s’en ressentent car les voitures n’évoluent plus et les pilotes s’en vont. Gordini ferme la porte quelques temps avant que Renault ne lui confie le développement des moteurs du service compétition et de ceux à vocation sportive.
Une autre histoire commence …
Le tour du paddock est fini. Le plaisir des yeux est immense, mais que dire du plaisir des oreilles quand ces bolides mettent le contact. Si en plus vous avez la chance de les approcher les effluves de ricin et d’huiles chaudes viendront vous flatter les narines. L’extase quoi !
Si vous êtes sages, je vous promets un autre tour du paddock ...
Textes et Photos : Guy PAWLAK - nostalguy@r8gordini.com
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Re: - 2 -DES VOITURES BLEUES. OUI, MES LESQUELLES ?... par patrick (patrikboisliveau@aol.com) le Dimanche, 11 mai 2008 à 19:43
| Bonjour Guy
Très intéressante cette SAGA...même qu'après la guerre, un certain Carlo Abarth s'était rapproché d'Henri-Théodore Pigozzi pour développer dans les années 60 quelques Simca 1000 (survitaminées) le projet est ressorti des cartons bien plus tard avec les fameuses Rallye !
Quant à la couleur "BLEUE" elle nous fera toujours rêver !
Amicalement
Patrick | Ajouter un commentaire |