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La storia di Amadeo Gordini (1)
par Guy le Samedi, 21 juin 2008 à 23:16



  Dans la série "Vos rencontres avec l'au-delà", je vous propose ni plus ni moins que ... l'Histoire d'Amédée Gordini !
  Je veux vous faire ainsi partager la chance d'avoir pu m'entretenir avec lui.
  Là je sens poindre comme de l'incrédulité matinée de compassion pour mon état mental. Je vous remercie, tout va très bien mais je me soigne.
  Si la forme n'est que le fruit de mon imagination, le fond est la vérité, rien que la vérité et je ne dis pas "Je le jure", parce que "C'est pas beau de jurer" !
  En route pour l'interview imaginaire ...

- Monsieur Amédée Gordini, bonjour.
- Bonjour.
- Vous n'imaginez pas à quel point je suis ému de vous rencontrer et de faire partager ce moment privilégié avec nos internautes.
- ?... Vous vous voulez dire, cosmonautes ...




- Non, j'ai bien dit internaute. Les internautes sont aux écrans d'ordinateur ce que les téléspectateurs sont à la télévision. Ils découvriront ainsi votre histoire comme dans un journal qu'ils liraient à la télévision.
- Ca m'a l'air un peu idiot comme procédé, pourquoi ne pas lire directement un journal ?
- Argument plein de bon sens, mais la civilisation de l'écrit s'efface devant celle de l'image. Le gros avantage quand même c'est que notre entretien sera lu par des dizaines de milliers de personnes ( je sais j'exagère ) sans que ceux-ci sortent de chez eux. Ainsi va le progrès. Mais nous ne sommes pas là pour philosopher, ce qui nous intéresse c'est votre histoire.
- On commence par le début ?
- S'il vous plait.
- Je ne vais pas m'attarder sur la première partie de ma vie passée en Italie. Attention, je ne renie pas mes origines, je suis fier de mes racines italiennes. Mais je ne pense pas que cette période de ma vie intéresse vraiment vos ...inter...nautes ?
- C'est cela. Soit, n'entrons pas dans les détails, mais qu'est ce qui vous amène à un moment donné à regarder vers la France ?
- Oh, ce genre de décision est difficile à expliquer. Pourquoi quitter le pays où on est né ? Pour ma part j'avais eu jusque là une vie ni plus ni moins malheureuse qu'un autre, mis à part la mort de mon père quand j'avais 8 ans. Ma famille faisait partie de celles qui étaient dans la difficulté, mais je n'ai manqué de rien. J'ai fait la guerre à 18 ans, marié à 21 et père d'un fils à 22. Le parcours banal d'un jeune homme de cette époque.
- Et le travail ?
- J'ai commencé très tôt à l'âge de 11 ans comme apprenti chez un forgeron. A la démobilisation je travaille dans un atelier mécanique de Bologne où je m'occupe surtout de bicyclettes. Mais ce qui me passionne, c'est la boxe. C'est l'époque de Georges Carpentier et des grands combats dans des stades comme ceux de Paris. J'étais d'ailleurs de plus en plus attiré par cette ville .
- Et vous décidez de partir en France.
- Oui. Je débarque Gare de Lyon en janvier 1925.
- Mais vous aviez une femme, un enfant.
- Je ne m'entendais plus avec ma femme, par contre je m'étais juré de tout faire pour faire venir mon fils en France.
- Je me suis laissé dire que les premiers temps à Paris, c'était un peu la Dolce Vita ...
- N'exagérons rien, mais c'est vrai que mes économies ont fondu plus vite que prévu. Il m'a fallu vite trouver du travail et heureusement la communauté italienne était là pour m'aider.
- Et là, tout s'accélère.
- Effectivement. J'embauche comme apprenti mécanicien dans un garage Quai Carnot à Suresnes tenu par un compatriote qui s'appelait Cattaneo. J'apprends le métier sur le tas. Très vite la mise au point m'intéresse et mon travail satisfait une clientèle exigeante. J'obtiens mon permis de conduire le 13 octobre 1925 et je décide d'avoir mon garage. La chose est rapidement faite en trouvant une grange que je réaménage en atelier juste en face des usines Talbot toujours à Suresnes. Les affaires marchent bien et en 1927 j'arrive à réunir autour de moi et de ma nouvelle compagne mon fils Aldo et mon demi-frère Athos. En 1929 j'obtiens ma nationalité française. L'atelier marche tout seul.
- Quelque part vous aviez réalisé vos objectifs.
- Oui et non, car j'avais toujours envie de progresser techniquement et le garage dans sa forme du moment ne me permettait de le faire. Je deviens agent Fiat et je m'occupe de la mise au point des véhicules de la succursale de Paris. Je m'équipe avec un banc d'essais ...
- Et un beau jour de Juin 1928 c'est le déclic.
- Oui, avec le recul on peut considérer que la première piqûre eut lieu à ce moment là.
- Expliquez nous.
- Un Maharadjah client du garage m'achète une Fiat Balilla et me laisse en reprise une Bugatti type 37. Je découvre le plaisir de conduire une voiture de course et surtout j'examine dans ses moindres détails la mécanique pour comprendre pourquoi la Bugatti est la meilleure.
- La 2ème piqûre a lieu presque 2 ans après.
- Oui. Début 1930 j'apprends qu'un rallye reliant Paris à Nice se déroule chaque année au Printemps. Là, je me dis que participer à une course peut amener une clientèle différente et surtout des autos différentes. Je cours sur ma Fiat 514 personnelle et je termine 28ème.
- Et en 1933 vous remportez votre 1ère victoire dans une course de ... lenteur.
- C'est exacte. Il s'agissait d'une course de côte sur les pentes du Mont Valérien et il fallait donc mettre le plus de temps possible. Je prépare ma Fiat 514 en conséquence et je bats le Prince Nicolas de Roumanie au volant d'une Duesenberg qu'il pilotera aux 24 Heures du Mans.
- Vous réitérez l'exploit l'année d'après.
- Et je bats de nouveau le Prince à la grande déception des organisateurs. Mais pour moi l'important est ailleurs. Les retombées publicitaires sur le garage sont excellentes pour son image et l'orientation sportive de mon activité commence à me convenir.
- Dans cette même année 1934 des évènements dans l'industrie automobile vont être déterminants pour votre avenir.
- Oui. Henri-Théodore Pigozzi crée la Société Industrielle de Mécanique et de Carrosserie Automobile, la SIMCA, qui sera responsable de l'assemblage et de la commercialisation des Fiat en France. Etant donné mes bons rapports avec les dirigeants de Fiat France je me trouve impliquer dans l'action commerciale, et surtout on me confie la préparation de la Fiat 508 S Ballila de Vittorio Camerano pour la saison 1935.
- Ce sont vos débuts officiels de préparateur.
- Oui et avec de vrais moyens qui me seront donnés par la maison mère de Turin avec toutes les informations techniques nécessaires à mon travail.
- Nous voici arrivés à la fin de notre 1ère rencontre qui nous a proméné de l'Italie à la France et nous a amené à l'orée de votre carrière de préparateur.
- Je serais content de faire une pause et surtout de fumer une cigarette ...
- Vous n'y pensez pas, il est interdit de fumer dans un lieu public, il vous faut sortir.
- Ma porca miseria !!!

  Suite au prochain épisode pour les débuts en compétition d'Amadeo Gordini.

  NostalGuy

Textes : Guy PAWLAK - Sources : Gordini, un sorcier une équipe - Christian Huet - nostalguy@r8gordini.com



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